MYSTERE CACHE D'AFRIQUE

 

 LA DIPRI  FETE MYSTIQUE EN PAYS ABDJI /                                              

 COTRE D'IVOIRE


HISTORIQUE

Le peuple Abidji est une composante du groupe Akan, venu du Ghana. Deux origines ethniques et trois directions géographiques caractérisent toutefois leur peuplement :

Les EGNIBE établis du côté Ouest. Ils sont composés des villages de Bakanou A et B, Bécédi, Sikensi, Braffouéby et Katadji ;

Les OGBROU installés du côté Est. Ils comprennent les villages de Badasso, Ellibou, Gomon, Sahuyé, Yaobou, Soukouobou.
Avec la colonisation, ce peuple a été regroupé en un seul Canton dont les chefs les plus renommés furent : KOTOU, OKON, BOUAFFO, ORONOU et KRAFFA Adagra dont la disparition dans les années 1955 a consacré l’extinction de la chefferie cantonale en pays Abidji.

 LA DIPRI

Le "Dipri" est une fête traditionnelle de réjouissance et de démonstration de pouvoirs mystiques en pays Abidji, chez les Okprou. Sa célébration, débutée en mars ou avril, a, en début de semaine, connue son apothéose dans le village de Badasso après celle de Yaobou, Gomon, Sahué, katadji et Sikensi.

Abro Corneille, cadre du département et Kameno Akouman Florent, chef des notables de  Badasso, ont,  cette fois-ci, révélé les origines de cette pratique ancestrale.

En effet, disent-ils, la célébration du "Dipri" est la commémoration de la mort de leur ancêtre, Bidio, un enfant offert en sacrifice à un génie. « Le peuple Abidji, en fuite, s’est retrouvé dans la forêt. Affamé et n’ayant plus rien à manger,un génie lui apparut pour lui remettre une machette et une hache et lui appris à défricher la terre et à faire des buttes. En retour, le génie réclama un sacrifice humain. Ainsi, Bidio fut sacrifié et découpé en de petits morceaux enterrés dans les buttes. Une butte produisit une igname et les autres des légumes », a confié M. Abro. Avant de préciser que c’est aussi une cérémonie de réconciliation.

C’est pourquoi, selon lui, à la veille, les différentes familles règlent leurs litiges. Avant les festivités, aux environs de 4 heures du matin, à travers des cris stridents, les mauvais esprits sont chassés du village. Ensuite, très tôt le matin, les autochtones se rendent nombreux à la rivière « Kponankpé » pour l’adorer et obtenir les bénédictions du génie protecteur. Il est interdit aux étrangers et personnes souillées (ayant contracté à la veille des rapports sexuels et femmes en période de menstruation) de s’y rendre.



Au son du tambour parleur, les grands moments de célébration du "Dipri" sont rythmés par des démonstrations de puissance mystique « Séké » et transe « Kpon » à outrance. Certains initiés ont, à l’aide de couteaux tranchants, coupés leurs langues et percé leurs ventres pour laisser entrevoir leurs intestins, avant de les replacer aussitôt sans qu’il y ait de cicatrices.

Par contre, d’autres ont pondu des œufs ou les ont vomis, ou encore ont fait bouillir de l'eau sans allumer de feu. Il y avait de nombreux convives. La plupart des participants étaient de tout blanc vêtus. Le président du comité d’organisation, N’Dja Adou Emmanuel, compte promouvoir le "Dipri" qui est l’essence et l’identité culturelle du peuple Abidji.

Signalons que la fin de la célébration du "Dipri" dans le département annonce une autre fête qui est celle des ignames pratiquée par  les Ejembé, dans les villages de Bécédi, Baccanou A et B et Braffouéby.




Source Frat mat

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